Les politiciens genevois adorent les débats sur la religion et la laïcité. Ils ont voté la séparation des églises et de l'Etat en 1907, deux ans après la France, mettant fin aux tensions religieuses de la fin du XIXe siècle et aux discriminations dont les catholiques avaient été victimes sous le régime radical Carteret. La Constituante n'y échappe pas. Elle débat de la question de permettre l'élection des prêtres, pasteurs et imams au parlement et au Conseil d'Etat. Une question parfaitement théorique car si un professionnel de la religion voulait se présenter, il obtiendrait sans peine du Tribunal fédéral l'annulation de la disposition actuelle qui les rend inéligibles.
Un débat un peu surréaliste s'engage où deux partis se retrouvent un peu à contre-emploi. Les radicaux, virulents anticléricaux au XIXe siècle, se font libéraux et votent l'abrogation de l'interdit fait aux ecclésiastiques de devenir député, maire ou conseiller d'Etat. Le PDC est divisé. La gauche et l'UDC estiment que le peuple est assez grand pour décider s'il souhaite voir un curé ou un imam accéder à une mairie ou au Conseil d'Etat.
17h50, La présidente passe au vote.
L'assemblée abaisse à 18 ans l'âge pour devenir conseiller d'Etat.
Après des votes en cascade, la Constituante abolit l'interdiction faite aux ecclésiastiques de devenir député, maire ou conseiller d'Etat.
Les votes sont placés en vignette sous toute réserve, car le jeu des thèses de majorité, de minorité et des amendements issues de deux commissions rend le suivi des débats quelque peu acrobatique. Cliquez sur l'image pour l'agrandir