La Constituante aborde l'important débat sur le logement.
Une grosse vingtaine de thèses et pas mal d'amendements. Elles valent la peine d'être lues. Elles disent toute la tension qui règne à ce sujet dans le canton et sa région depuis une ou deux décennies. Elles disent aussi toute la difficulté de fabriquer une Constitution.
Qu'est-ce qui appartient aux principes généraux et qu'est ce qui devrait relever de la loi voire du règlement.
La lutte entre la gauche et la droite est frontale. En arrière plan le statut de la propriété foncière: pour la droite, un dogme sacro-saint principe intouchable garanti par la Constitution fédérale; pour la gauche, un droit qui doit être soumis à l'intérêt général, aux droits sociaux, notamment "au droit d'être logé à des conditions décentes et appropriées" comme le défend le socialiste Alberto Velasco.
Y aura-t-il des centristes capables de réconcilier les fronts? On peut en douter. Les ténors et les forts en gueule sont nombreux aux deux bouts de l'échiquier politique et bien peu au centre. Cependant le radical Pierre Kunz, perçu comme un dur par la gauche, s'y essaie en déposant deux amendements*, dont il dit qu'elles vont concrétiser ce que d'aucuns appellent le droit au logement.
Des amendements, il y en a une grosse liasse. Le débat tourne, tourne et retourne sur le droit au logement, que la droite dénonce, car "il reste sans effet dans un canton où la législation donne tant de pouvoir aux opposants de tout poil" et que la gauche place en clé de voûte d'une politique d'opposition tenace face à la spéculation, à la construction de logements de luxe ou de surfaces de bureau plus lucratives que le logement bon marché. SolidaritéS propose de nationaliser 50% des terrains construits et constructibles.